jeudi 1 septembre 2011

Comment se masser le ventre?


Le Chi-Nei-Tsang (CNT) ou massage régénérateur des organes internes, issu de la plus ancienne tradition chinoise, a été proposé depuis peu en Occident par Mantak Chia  et ses disciples. II est avant tout un moyen extrêmement efficace pour dissoudre des énergies négatives accumulées dans les principaux organes du corps au fil des ans, lesquelles se manifestent à terme sous la forme d'innombrables pathologies somatiques, ou de perturbations d'ordre psychique ou émotionnel, non moins nombreuses.


Les techniques
Une description de chacune de ses techniques, et de chacun de ses objectifs, aussi sommaire soit-elle, dépasserait notre propos dans le cadre de cet article. En annexe nous donnerons quelques pistes pour se renseigner plus avant et, si on le désire, apprendre le CNT, ce qui dans tous les cas doit se faire - du moins au début - avec un instructeur compétent. Sur le ventre, ce massage chinois dépendra de la forme, la taille et l'état de celui-ci, ainsi que de la nature du problème à résoudre ou plus largement du but recherché, et donc aussi de la profondeur que l'on veut atteindre (pression digitale plus ou moins forte). Les techniques manuelles employées seront donc très diverses, avec toutes les variantes liées également à la taille, et à la morphologie des mains du sujet traitant (soi-même, si on exerce en automassage), à son expérience, à son adresse, à sa sensibilité et - in fine, élément essentiel - à sa perception directe, charnelle, intuitive, des besoins du sujet traité. Voici, d'une façon très générale, les principales :
 - Massage avec le(s) pouce(s) en position verticale ou horizontale, en glissement vers l'avant ou l'arrière, afin d'ouvrir, selon la terminologie imagée employée par les Chinois, les « portails du vent », préalable indispensable à toute séance de CNT.
Technique importante, utilisable dans de nombreux autres contextes. Possibilité de masser avec les deux pouces, l'un face à l'autre, l'un devant l'autre ou bien l'un sur l'autre, afin d'accroître la pression digitale et creuser plus profondément dans le ventre.

Massage avec le coude, en cas de forte corpulence du sujet traité, et face à un ventre plutôt volumineux, enrobé, raide et crispé, ou très musclé. Également si le praticien n'a pas (encore) assez de tonicité dans les mains et doigts. Agir toujours progressivement, avec précaution et délicatesse.

Massage avec le tranchant de la main, droite ou recourbée, perpendiculairement au ventre. Agir avec une ou les deux mains en même temps, en position symétrique. Technique souvent employée d'abord en périphérie de l'abdomen (au voisinage du diaphragme, de l'os de la hanche et de la zone pelvienne) en variant au besoin l'inclinaison des mains et leur degré de courbure. Action de drainage, d'écopage ou de balayage-ramassage très efficace ; possibilité de lui imprimer dans certains cas un va-et-vient qui rappelle l'action de scier.

Massage par pétrissage ou malaxage. Lorsqu'il est fait adroitement, avec sensibilité et souplesse, c'est l'une des techniques les plus belles, efficaces et agréables du Chi-Nei-Tsang abdominal. Avec elle on accomplit la « petite vague » sur l'ensemble du ventre (en aller et retour), massage latéral, général, assouplissant et détendant, qui intervient presque toujours en début de séance. Les mains agissent parallèlement. On peut compléter au besoin par un palpé roulé, excellent pour freiner, voire dissoudre, la prolifération cellulitique dans le tissus conjonctif (saisir la peau, la décoller et la faire rouler entre le pouce et les autres doigts).

Massage avec la base charnue de la main et les quatre doigts d'en face, en alternance. Ici les mains travaillent indépendamment l'une de l'autre, le cas échéant, ensemble. Cette technique, variante de l'antérieure, est d'un usage très diversifié et adaptable ; sert notamment pour accomplir la « grande vague » en faisant le tour du ventre dans le sens des aiguilles d'une montre, ou dextrogyre. Cette « vague » ample, qui accompagne le sens d'enroulement du côlon et le transit intestinal en opérant une action de drainage et décongestion, est l'un des modes opératoires caractéristiques du CNT ventral. Avec ce massage on peut agir sur - outre les intestins -le foie, l'estomac et le tandem rate pancréas, organes situés en périphérie de la zone abdominale.

Massage avec le bout des doigts, ensemble ou séparément. Ici on agira par pressions soutenues ou successives, par secousses ou à l'aide de vibrations sur des points déterminés du ventre que l'on voudra traiter, au besoin en envoyant de l'énergie de manière consciente. Cette projection énergétique - ou, au contraire, sa dispersion - est une pratique constante en CNT abdominal, mais cette technique-ci est particulièrement appropriée pour cela. Un appel délibéré à l'énergie, véhiculée par un ou deux doigts, a lieu notamment pour « brûler ou dissoudre un vent malade ».

Massage par spirales ou rotation ponctuelles. C'est encore l'une des techniques emblématiques du CNT ventral. Elle se fait avec un ou deux doigts, sur une zone très localisée, dans le sens des aiguilles d'une montre ou inversement, en surface ou bien en profondeur, par une pression digitale plus forte. C'est un procédé très efficace de détoxification, qui dissout des « grains de sable » ou impuretés véhiculées par, et accumulées dans, la lymphe. II est aussi employé pour traiter la vésicule biliaire, notamment, et les autres organes périphériques majeurs.

Travail avec la main tout entière (l'une d'elles ou les deux), soit en massant, soit en imposition immobile sur la peau du ventre ou au-dessus - hors contact- par rayonnement énergétique. C'est la technique la plus souple, où la part de sensibilité et d'intuition du pratiquant s'exercera le plus librement et directement, sans contraintes. Par ce travail, le CNT rejoint bien d'autres massages dont le but - soulager, aider, guérir - est le même que le sien.


Mais le CNT ne fait pas tout
Certes, aussi remarquable soit-il, le Chi-Nei-Tsang abdominal, à lui tout seul, ne saurait être une clé unique de santé, ou une panacée universelle : celle-ci, ne nous en déplaise, n'existe pas. Sans un environnement favorable et une politique globale et cohérente de santé, ce magnifique (auto) massage restera un atout appréciable, bénéfique dans tous les cas, mais palliatif, partiellement amputé de son réel pouvoir de guérison.
Partir à la reconquête de sa santé implique qu'on l'associe avec une alimentation biologique, naturelle, variée et pleine de vitalité, équilibrée, à dominante végétarienne, volontiers et d'ordinaire frugale et prise à bon escient, avec une activité physique réelle, régulière, soutenue et adaptée à notre âge et à nos capacités, et avec l'adoption - ceci est capital - de postures et d'exercices quotidiens de gymnastique respiratoire à répercussion (voire à visée) abdominale, dont la synergie avec les soins manuels apportés au ventre peut être extraordinairement bénéfique.


La Bioénergétique taoïste et le Yoga, seul ou par le biais du Pranayama (voir les cours de Yoga sur Bruxelles avec Simon) en proposent d'excellents ; ils constituent un bienfait incomparable pour tous les organes, sans exception, logés sous le diaphragme. Parachevant ces mesures, j'ajouterai des exercices abdominaux réguliers pour tonifier et dynamiser la charpente musculaire qui soutient le ventre (et lutter contre le manteau adipeux qui tend à l'enrober avec l'âge), le port d'une ceinture protectrice de flanelle laine coton pendant la nuit et, par temps froid, de jour également  et, enfin, la prise à intervalles plus ou moins espacés, d'un excellent adjuvant alimentaire, que l'on qualifie de « probiotique ». Grand protecteur intestinal, il s'agit d'une préparation de lactobacilles sélectionnés qui régénèrent la flore et la faune de notre long « second cerveau », empêche la prolifération de bactéries pathogènes en son sein, facilite grandement la digestion, aide à la synthèse de certaines vitamines essentielles et améliore beaucoup les défenses immunitaires que - nous le savons déjà - notre système entérique engendre en grand nombre.

extrait d'un Article paru dans le mensuel BIOCONTACT n° 134 de mars 2004 par Matéo Magarinos.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire